– Partie 3
« Amour de l’Autre et amour Divin chez Rûmî,
Humaniste et Poète Mystique de Micheline BARTOLO »

Djalal Al-dîn Rûmî

Djalal Al-dîn Rûmî

_L’Amour de l’Autre pour Rûmî

Si l’on aime quelqu’un, c’est qu’on a su voir ce qu’il y a de beau en lui, de telle sorte qu’il devient beau à nos yeux. Mais c’est aussi parce que nous le regardons avec les yeux de l’amour, avec les yeux du cœur, que nous le trouvons beau, même s’il ne l’est pas en réalité.

De plus, si l’on se sent aimé, le bonheur qu’on en éprouve nous rend plus beau, nous irradie, car s’il est certes essentiel d’aimer, il l’est également d’être aimé.

C’est parce que l’amour est bienfaisant que Rûmî nous incite même à apprendre à aimer celui que nous n’aimons pas encore, en disant du bien de lui et en apprenant à l’apprécier, de telle sorte que nous penserons à lui comme à une personne aimée. Cette douce pensée sera ainsi agréable, apaisante, et réconfortante, et pour mieux la matérialiser, Rûmî compare le souvenir de l’être aimé à une roseraie.

amour rumiMais s’il est certes aisé d’aimer celui qui nous plaît, et à l’égard duquel nous éprouvons spontanément des sentiments, voire même celui qui nous indiffère, en revanche, il est plus difficile d’aimer celui qui nous déplaît ; pour y parvenir, un véritable travail sur soi-
même s’avère nécessaire, que Rûmî nous engage à entreprendre, afin de réformer notre cœur et de l’ouvrir à l’amour, sans restriction aucune. Aussi Rûmî, chantre de l’amour universel, nous invite t-il à nous ouvrir aux autres.

L’universalisme de l’amour et de l’humanisme de Rûmî revêt plusieurs facettes.

L’amour du prochain, peut également se traduire par la tolérance et une ouverture d’esprit indispensables à l’acceptation et à l’accueil de l’autre quand il est différent.

Ainsi, le prochain, l’autre, ce n’est pas seulement notre semblable, mais tout être vivant, quel qu’il soit. Rûmî nous incite à aimer toutes les créatures, toutes les choses, recourant là encore à l’agréable vision fleurie de la roseraie, pour décrire le sentiment très plaisant de paix et de douce sérénité que nous procure un tel amour.

Planetagirafe

Le prochain, pour Rûmî, n’est pas forcément humain. La compassion de cet homme de cœur, plein de douceur et de tendresse, pour tous les êtres, s’étend également aux animaux, comme en témoigne le récit de l’un de ses disciples. Une petite chienne qui venait d’avoir une portée, n’avait pas pu s’alimenter depuis près d’une semaine et elle était très faible. Rûmî, plein d’attention à son égard, lui apporta un grand plat rempli de victuailles. C’est là une petite anecdote très émouvante qui mérite d’être relatée.

Par ailleurs, l’amour des animaux se retrouve tout particulièrement chez les soufis.

Merci à Micheline BARTOLO
Secrétaire du Centre Universitaire d’Études et de Recherches Iraniennes d’Alsace
Docteur en Études Méditerranéennes et Orientales (Option : Études Persanes) Strasbourg (France)

Retrouvez tous les articles concernant Djalal Al-dîn Rûmî   I C I

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.